
Sortie: 17/09/1958
Scénario, dialogue: Jean Aurenche, Pierre Bost, d'après le roman de Georges Simenon; Assistants réalisateur: Ghislaine Autant-Lara, Michel Pezin; Production: Iena Films - UCIL - CEI (France), INCOM (Rome)Chef de production: Raoul Lévy et Ray Ventura; Directeur de production: Yves Laplanche, Roger Debelmas; Administrateur de production: Jacqueline Leroux-Cabuis; Distribution: CINEDIS; Images: Jacques Natteau; Opérateur: Alain Douarinou; Son: René-Christian Forget, assisté de Guy Villette; Décors: Max Douy, assisté de Jacques Douy, Raymond Lemoigne; Musique: René Cloërec; Photographie de plateau: Walter Limot; Script-girl: Claude Vériat; Mixage: Jean Neny; Montage: Madeleine Gug, assistée de Inès Collignon; Régisseur général: Michel Choquet, André Rameau; Maquillage, Coiffures: Yvonne Fortuna, Odette Berroyer, Robert de chez Carita; Costumes: Les robes sont de Pierre Balmain et Louis Féraud - Costumes de J.Gabin: Opelka.(avec wikipedia)
3 152 082 entrées (777 272 à Paris), 13e fréquentation, 8e française, 1ere polar.
Tournage: 4 novembre 1957/ 4 février 1958, "Franstudio"
122'
En 1957 à Paris, la jolie Yvette Maudet, tapineuse occasionnelle de 23 ans, assomme une femme en tentant de dévaliser un horloger. Me André Gobillot, avocat quinquagénaire, tombe amoureux de sa jeune cliente et obtient son acquittement grâce à un faux témoignage. Il «entretient» Yvette, mais doit partager avec un homme plus jeune. Soupçonné d'avoir payé le faux témoin, sa carrière est menacée. Son ménage, par ailleurs dévasté, il part habiter avec la belle....
Brigitte Bardot: Yvette Maudet; Jean Gabin: Maître André Gobillot; Edwige Feuillère: Viviane Gobillot; Franco Interlenghi: Mazetti; Nicole Berger: Janine; Madeleine Barbulee: Bordenave; Annick Allières: Noémie; Jacques Clancy: Duret; Claude Magnier: Gaston; Gabrielle Fontan: G. Langlois; Georges Scey: M. Blondel; Julienne Paroli: Mme Blondel (non créditée); Mathilde Casadesus: Anna; Hubert de Lapparent: avocat de Blondel; Julien Bertheau: commissaire; Albert Michel: Eugène, patron du bazar; Albert Rémy: agent; Jacques Marin: réceptionniste du "Trianon"; Suzanne Grey: fleuriste; Madeleine Suffel: concierge du meublé; Germaine Delbat: une femme au tribunal; Claire Nobis; Edith Cérou; Henri-Jacques Huet: employé de la préfecture; Jean-Pierre Cassel: trompettiste (non crédité); Roger Saget: patron hôtel du Midi; Michel Roux: voix de Franco Interlenghi; Clément Harari: un témoin au procès; René Berthier: un journaliste; Jean Daurand: un inspecteur; Claude Darget: commentateur télé; Jacques Butin: un inspecteur; Andrès: un consommateur; Roger Lecuyer: un avocat sur un banc; Claude Achard; Pierre Durou; Françoise Rasquin, Gaëtan Noël; Daniela Bianchi.
LE CHANT DU CYGNE D'UN CERTAIN CINEMA
Avec et Pour, mais Autour de B.B. Rien d'un film faire-valoir, comme il y en eu tant. Autant Lara, Aurenche et Bost qui ont compris le talent particulier de La Bardot en profitent pour revenir à «Douce». Une héroïne ambiguë jusqu'à la mort comme cette Yvette Maudot. Celle-ci plus proche de Carmen, prolétarienne, voleuse et prostituée à l'occasion, que de la petite De Bonnafé, demoiselle de province d'avant guerre.

Dans ce monde bourgeois, impitoyable, cynique, des insatisfaits désirent, jugent, condamnent Bardot/Yvette(photo ci contre, censurée). Gobillot et le jeune amant/assassin compris. Gabin, égal à lui-même, accorde tout à Yvette, et surtout son mépris de classe. Cette fois, il ne plait plus pour ce qu'il est, mais pour ce qu'il représente, il s'en confiera dans le «petit» film qui suit «La Baron de l'Ecluse» Mais, le Personnage vit là ses derniers tourments. Une ultime fois, il se trouve «victime de ses divisions internes». Mais il survit, et, en quelque sorte, tue par procuration.

Edwige Feuillère, somptueuse, malheureuse et lucide "grande Dame", que l'on imagine issue de la lignée des De Bonnafé, grande soeur de Douce. Madeleine Barbulée, vieille midinette, esclave volontaire du Maître, amoureuse transie de l'homme.
Pourquoi avoir tué Yvette ? «Une si belle fille» constate, à la place du spectateur, le commissaire prostré devant son cadavre dans une chambre d'un hôtel borgne planté face aux usines Citroën de Javel.
Moment magique: Gabin/Gobillot, inquiet de la disparition d'Yvette, «va à la police ». Lorsqu'il quitte le centre de recherches (Quai des Orfèvres), un flic lui court après dans l'escalier puis dans la cour. Le spectateur croit que c'est pour rendre son chapeau qu'il venait visiblement d'oublier dans la salle des appels, alors que c'est pour lui annoncer l'assassinat de la jeune femme. Gabin n'en parait ni surpris ni désolé. Il conservera ce masque impassible jusqu'à la dernière image. Il gardera son Immobilité mythique.

Seulement, «En cas de Malheur» demeure sans aucun doute le chef d'oeuvre ou le point culminant, c'est selon, du cinéma naturaliste français(avec "Voici le temps des assassins" de Duvivier). Et Gabin quitte alors sa seconde carrière (1947/1958)
Ensuite, seul Jean-Luc Godard saura servir le corps et le jeu singulier de Bardot («Le Mépris»). Cette fois pour la satisfaction de cette certaine cinéphilie.
JLIPOLAR, Posté le mercredi 27 novembre 2013 16:54
LeCinemaEstMaVie a écrit : " "
Oui, et Gabin qui s'aimait beaucoup mais adorait les acteurs a compris les potentialités de Bardot actrice, cela se voit et s'entend, d'ailleurs le personnage de l'avocat est à la fois amoureux et méprisant. Il a besoin de se révéler par cette liaison, ce qui est très "Gabinien" en fin de compte