
Sortie: 26/04/1957 (Rex, Normandie, Moulin Rouge)
Scénario, adaptation: Luis Saslavsky, Pierre Boileau, Thomas Narcejac d'après leurs ½uvre; Dialogue: Boileau-Narcejac; Directeur de la photographie: Robert Juillard; Musique: Joseph Kosma; Assistant réalisateur: Arlen Papazian; Décor: René Bouladoux;Directeur de production: Maurice Caurel; Production: Zodiaque Films.
1 838 874 entrées (495 576 à Paris)
101'
Gervais et Bernard se sont évadés d'un camp allemand lors de la deuxième guerre mondiale. Bernard est tué dans un accident. Gervais prend ses papiers et se rend chez sa marraine de guerre, Helene. Il arrive épuisé et est pris pour Bernard. Ce qu'il ne dément pas. Alors que la propre s½ur de Bernard prétend le reconnaitre, la demi-s½ur d'Hélène, Agnès, tisse une toile d'araignée autour de Gervais/Bernard.
François Périer: Gervais Laroche; Micheline Presle: Hélène; Jeanne Moreau: Agnès; Madeleine Robinson: Julia Pradal; Marc Cassot: Bernard Pradal; Pierre Mondy: André, l'ami de Julia; Paul Faivre: le docteur Jauve; Louis Arbessier: le commissaire Drouin; Clément Harari: le préparateur en pharmacie; Jacques Morlaine; Andrée Tainsy: l'employée d'imprimerie; Rivers cadet; Paul Barge; Charles Bayard; Rodolphe Marcilly; Joël Monteilhet; Jean-Jacques Valier; Simone Angèle; Jo Peignot.
CE CHER DISPARU
Ces Louves ont en leur temps mordu le public. Aujourd'hui le principal intérêt du film de Saslavski réside dans sa place qu'il tient dans l'½uvre de Boileau-Nacejac, les Roux Combaluzier du polar français et de comment le roman peut être porté à l'écran. « Les Louves » sortent deux trois ans après les remarquables « Diaboliques » (1954) d'Henri Georges Clouzot adapté de « Celui qui n'était plus » (1952) de l'infernal tandem, et, précède d'un an, un chef d'½uvre de l'histoire du cinéma, Vertigo (« Sueurs froide »)d'Alfred Hitchcock, lui, tiré « D'entre les morts » (1954) des mêmes Narcejac et Boileau.
Par trois fois les deux auteurs traitent de la question, par ailleurs très tendance alors, de l'identité, de son usurpation, et, surtout, du tragique de cette usurpation. Là, deux s½urs ennemies, l'une pure et romantique, l'autre effrontée et un brin perverse, se révèlent autres que ce qu'elles apparaissent, quand justement apparaît celui qu'elles attendaient, mais qui n'est pas vraiment celui là. Malgré l'intrusion plutôt intéressante d'une s½ur du faux disparu, Saslavki, Boileau, Narcejac se contentent de bien conduire leur récit, en s'attardant parfois dans du superflu. A la différence des «Diaboliques» de Clouzot, monstrueux de glaciale sobriété. Quant à Vertigo...disons simplement que Hitchcock s'empare de la résolution de l'énigme du retour de la « décédée » pour développer la problématique de son film, du moins de la contre enquête de Scottie.
Il reste que Micheline Presles, comme toujours, et Jeanne Moreau, comme souvent, sont remarquables dans des rôles à double ou triple face. Mais la mention spéciale revient à Madeleine Robinson, tour à tour, veule, vulgaire, calculatrice, indécise et néanmoins touchante, cela en deux ou trois scènes.