
Sortie: 23/09/1959
Scénario: Gloria Phillips, d'après le roman de Léo Malet; Dialogue: Amédée; Musique: Jerry Mengo; Photographie: Paul Fabian; Montage: Paulette Robert; Son: Jean Bonnafoux; Production: Gimeno Phillips Film; Directrice de production: Linette Phillips.
82'
Double meurtre aux Folies-Bergère; le commissaire Raffin mène l'enquête, mais les meurtres continuent.
Bella Darvi: Solange; Franck Villard: le commissaire Raffin; Dora Doll: Clara; Armand Mestral: Armand, le chauffeur; Linda Roméo: une danseuse; Jean Tissier: le régisseur; Jean Brochard: Gaston, le patron du cabaret; René Novan: l'inspecteur Estèbe; Claude Godard; Maximilienne: Mme Rosenthal; Marcel Pérès: Marchand, gardien de la guinguette; Charles Lemontier: Courvoisier; Adrienne Servantie; Liliane Robin: Dora; Patrick Roussel; Olivier Mathot; André Vargas; Sandrine: Jacky Janin; Les Ballets de Doris; Dorothée Blank; Sacha Briquet: un client du cabaret; Georgina; Yvonne Gradelet; Yvonne Ménard.
LE MYSTERE MALET-MITRY
Le roman aux multiples cadavres, mais dépourvu de victimes innocentes, de Léo Malet, aurait du engendrer un scénario intéressant. Le polar français n'aborde guère le thème du «couple infernal». Solange et Armand, intrigants, voleurs et tueurs impitoyables, unis jusque dans la mort méritaient un autre traitement que ce bout à bout fastidieux aux dialogues la plupart du temps conventionnels.
Aujourd'hui, on s'interroge. Qu'allait faire Jean Mitry dans cette galère ? Peut être l'envie irrépressible de réaliser un long métrage ? Mais l'exceptionnel théoricien et historien (et, à l'occasion, enseignant, scénariste, chef opérateur et acteur) du cinéma (on oublie pas sa magnifique monographie/analyse de l'œuvre de Chaplin) rate son unique tentative (il réussira néanmoins plusieurs courts métrages).
A noter comme toujours, la présence des merveilleux seconds rôles: Jean Brochard en cabaretier pépère, Dora Doll, en danseuse vedette déchue, et Jean Tissier, plus que jamais de «passage».
Et surtout, les Folies Bergères. Pas pour leurs coulisses, déjà vues. Encore moins pour les ballets, aussi laids que déshabillés. Mais pour l'absence insolite des spectateurs. Ce refus du moindre contrechamp visuel ou sonore, constitue, peut être, la seule griffe esthétique de Jean Mitry. Comme dit l'autre, la faute peut créer un style